NOS ANCÊTRES LES BUGUOIS
DE LA GAULE À L’AN MIL

Petit retour sur une grande zone d’influence dont Le Bugue — au centre du Périgord noir — demeure le cœur battant.

par Sophie Cattoire

C'était le temps des Abbayes et de leurs Moulins – Un exemple avec la centaine franque d'Albuca qui vit naître en l’an Mil le couvent de Dame Adélaïde, à la croisée du ruisseau de Ladouch et de la rivière Vézère.

Résumé :

Il y eut au milieu du Moyen âge une transition énergétique majeure, qui transforma la société en profondeur. Nous vous proposons d’en prendre la mesure grâce à l'exemple de l'essor d'un groupe de villages, alors paroisses médiévales du Périgord. Elles avaient pour chef lieu Albuca, et furent toutes embarquées à partir de l'an Mil dans l'émergence fulgurante des abbayes et de leurs moulins.

Il y eut en effet une rencontre à point nommé, un télescopage prodigieux, à l'origine d'une révolution progressiste des techniques et des mœurs. Après la première dynastie des Rois francs, celle des Mérovingiens, barbares germaniques païens devenus chrétiens pour survivre, il fallut attendre la Renaissance carolingienne pour que l’Église catholique acquière véritablement une place centrale dans la société médiévale.

Cet élan de piété s'accompagna de nombreux dons de biens immobiliers, comprenant des fermes et leurs moulins, et émanant des membres de la chevalerie fortunée. Ils espéraient assurer le salut de leurs âmes grâce à l'achat d'“indulgences” se traduisant, en l'occurrence, sous forme de donations d'une partie de leur patrimoine. Et c'est précisément à ce moment là que la maîtrise de la force hydraulique, par l’entremise des moulins, va permettre d'en finir avec l'esclavage, hérité du droit romain et encore pratiqué sans vergogne par les Mérovingiens.

Cette énergie renouvelable va remplacer la force des esclaves et la traction animale. La société médiévale va remplacer le travail manuel forcé des hommes et des bêtes par le roulement nuit et jour des roues des moulins.

Cette mutation fut vécue pleinement par l'archiprêtré d'Albuca, le plus ancien de la Dordogne, où le couvent de Bénédictines de Dame Adélaïde fut établi en l'an Mil. Albuca, son nom gaulois, est ensuite devenu Albuga, son nom occitan et in fine Le Bugue, son nom français que nous lui connaissons aujourd'hui. Au Bugue de nos jours, on peut encore trouver certaines traces de ce florissant passé.

Au bord du cours limpide du Ladouch qui traverse le village avant de se jeter dans la rivière Vézère, Le Moulin de La Barde a su préserver son architecture castrale moyenâgeuse. Il contribua à chacune des missions confiées aux moulins depuis le Moyen Âge et jusqu'à la Révolution industrielle. Le pain quotidien, l'huile pour éclairer les foyers, le cuir, les draps, les lainages, les cordages, puis finalement l'énergie électrique pour alimenter tout le village du Bugue grâce à ses turbines, il aura tour à tour tout donné et reste debout pour en témoigner.

Retour sur cette révolution médiévale oubliée avec l’exemple d’Albuca, centaine franque qui deviendra en occitan Albuga, puis Le Bugue, héritier de ce passé qui en détient encore le charme et continue de jouir d’une puissante attractivité.

IL ÉTAIT UNE FOIS ALBUCA...

Le choix des paysages où s’installer au sortir de la Préhistoire nomade, il y a 10 000 ans, se caractérise par une pensée mûre et sage. Les eaux vives du ruisseau de Ladouch — "La Source" en occitan — éclaboussent les coteaux d’une vallée féconde avant se jeter dans la rivière Vézère. Elle inonde à son tour au gré de ses méandres sinueux de vastes plaines ondoyantes.

Le Bugue, vue du Cingle, toile peinte par AM Fauconnier
Le Bugue, vue du Cingle, toile peinte par AM Fauconnier
Le Ladouch se jette dans la Vézère au Bugue, vue du ciel
Le Ladouch se jette dans la Vézère au Bugue, vue du ciel

Un bloc de pierre gravé, retrouvé parmi les ruines de l’ancienne église Saint-Vincent à Badefols-sur-Dordogne, va nous permettre d’ouvrir une fenêtre sur le territoire nommé "Albuca" entre 481 et 751 après J.C., soit à l’époque mérovingienne. Replaçons-nous dans le contexte.

Après avoir réussi à envahir la Gaule (Alésia, 52 av J.C.), l’Empire romain fut à son tour chassé par les invasions de nombreux barbares qui provoquèrent sa chute en 476. Parmi ces envahisseurs, ce sont les Francs, barbares d’origine germanique, qui eurent le dernier mot. Fin stratège, leur Chef Clovis parvint à dérouter les Alamans et les Burgondes, tout en délogeant les Wisigoths déjà dans la place. Il parvint, dans la foulée, à s’attacher les bonnes grâces des Gallo-romains en se convertissant opportunément au christianisme. En devenant en l’an 496 le premier roi de France chrétien, il fit oublier comme par magie son lourd passé de barbare sanguinaire païen. Il troque le crapaud de son armoirie contre les fameuses fleurs d’iris qui lui auraient assuré la victoire.

Clovis recevant la fleur de lys, Enluminures des Heures de Bedford, XVe siècle
Clovis recevant la fleur de lys, Enluminures des Heures de Bedford, XVᵉ siècle

Selon l’historien Louis Girard, les fleurs de lys auraient été à vrai dire, au tout départ, des fleurs d’iris. En 507, la bataille de Vouillé oppose l’armée des Wisigoths d’Alaric II à l’armée franque. Les guerriers de Clovis qui se trouvent être en sous nombre sont repoussés dans les marais de la Vienne en crue. Ne sachant comment échapper à ce piège, ils eurent alors une vision salutaire. Une biche surgie de nulle part se mit à traverser paisiblement la Vienne au niveau d’un gué bordé de grands iris jaunes. La présence de ces fleurs jusqu’à la berge révélait un passage sur un sol stable qui pouvait être franchi par les armées de Clovis. Ce signe donné par les iris des marais se détachant sur le ciel bleu permit aux Francs de sortir de cette mauvaise passe et de battre les Wisigoths. Cette victoire fut décisive et constitua l’acte fondateur du royaume franc, étendant son vaste territoire de la Loire aux Pyrénées.

ANNIBERT, L’ANCIEN CHEF FRANC D’ALBUCA

Comment ces guerriers francs se sont-ils enracinés durablement sur toute la Gaule ? En s’inspirant des tactiques des légions romaines qu’ils avaient vues à l’œuvre. Sur les terres fraîchement conquises, les Francs implantent une garnison. Une troupe de cent hommes en armes, dirigée par un officier. Les Romains l’appelaient le centurion, les Francs l’appelleront le "centenier". Ce chef dispose pour nourrir ses hommes d’un ressort territorial alentour dénommé la "centaine". Étant parvenus non sans mal à chasser les précédents envahisseurs, les Francs ont probablement voulu matérialiser leur victoire en installant des colonies militaires, des centaines donc, et en procédant à un re-bornage des terres. Telle est l’analyse de François Michel, docteur en Histoire et Archéologie de l'Antiquité. Il l’expose dans son étude intitulée "Annibert le centenier et le domaine franc du Villadeix" parue dans le bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord – Tome CXLIII – Année 2016.

Nous vous présentons ci-dessous le seul vestige connu à ce jour d’une centaine franque implantée en Périgord, sous la dynastie des Mérovingiens. Un bloc gravé d’écritures, décryptées par ce chercheur qui nous a transmis ces deux photographies. Ce bloc précieux se trouve à présent à Périgueux, dans les collections du Musée d’Art et d’Archéologie du Périgord.

Vestige de la centaine franque d'Albuca Face 1
L’étude de François Michel, docteur en Histoire et Archéologie de l'Antiquité, intitulée "Annibert le centenier et le domaine franc du Villadeix" nous permet de déchiffrer les inscriptions gravées sur ce bloc de calcaire. Ces inscriptions dateraient selon l’auteur de l’époque mérovingienne. On y lit en latin : "Aniberto cintenario pedatora villatessa Francorum" qui peut se traduire par "Annibert était centenier, la mesure de la Villatessa des Francs (a été effectuée)".
Vestige de la centaine franque d'Albuca Face 2
Voici l’autre face de cette pierre d’angle issue du mur d’un édifice disparu. Cette borne constitue l’unique vestige de la centaine franque qui occupait au VIᵉ siècle un vaste territoire autour du Bugue. Ces cent hommes en armes s’approvisionnaient dans les domaines agricoles d’une vingtaine de paroisses alentour, dont le domaine du Villadeix (Villatessa en latin) situé près de Vergt.

ALBUCA SIGNIFIE "UNE BONNE TERRE ARGILEUSE" EN GAULOIS

Grâce aux recueils d’actes anciens provenant des églises et des monastères de la jeune France chrétienne, nous apprenons que la Dordogne fut occupée au VIᵉ siècle par trois centaines franques situées l’une à Nontron, l’autre à Petit-Bersac et la troisième à Albuca. Nous y voilà... Pourquoi Le Bugue s’appelait-il en ce temps-là Albuca ? Parce que c’est son nom gaulois ! Les Gaulois avaient pour habitude de nommer les endroits en fonction de la nature de leur sol, celui-ci conditionnant le choix des cultures. Albuca désigne une terre argileuse et lourde. Une bonne terre à céréales, vignes, fourrages et prairies. Ce nom d’Albuca a été repris ultérieurement pour baptiser la centaine que les Francs y établirent. Un territoire suffisamment vaste pour pouvoir sustenter, outre sa population et grâce à elle, une colonie militaire de cent hommes valides, la fameuse centaine, donc. Comment le sait-on ? De deux façons :

Dans le cartulaire de Saint-Martin de Limeuil conservé dans les Annales bénédictines, le chanoine Hippolyte Brugière retrouva un acte de l’an 856 fixant les termes d’une donation. Celle de l’Église Sainte-Radegonde du village de Millac* ainsi que des biens de sa paroisse, à savoir tous ses bâtiments, terres, vignes, près, ruisseaux. Le tout situé "in centena Albucensis", c’est-à-dire dans la centaine d’Albuca. Un territoire qui s’étendait du Nord au Sud de Millac d'Auberoche à Limeuil, et d'Ouest en Est, de Trémolat à Sireuil. Cette centaine mérovingienne d'Albuca contenait les paroisses des communes suivantes : Le Bugue, Limeuil, Paunat, Saint-Avit-de-Vialard, Campagne, Saint-Cirq, Manaurie, Journiac, Savignac, Fleurac, Mauzens-Miremont, Saint-Cernin-de-Reillac, Saint-Félix-de-Reillac, Mortemart, La Douze, Saint-Geyrac et Millac d'Auberoche.

Par ailleurs, dans les Gallia Christiana qui retracent l'histoire de la France chrétienne, la "Villa Albuca" est mentionnée en l’an 936, villa désignant en latin un ensemble de domaines agricoles.

* La commune de Millac s'appelle de nos jours Millac d'Auberoche.

Sur cette carte du Diocèse de Sarlat dressée par Jean Tarde en 1624, nous avons mis en lumière la zone d’influence de la centaine franque d’Albuca au VIᵉ siècle. Elle englobait une vingtaine de paroisses alentour. Ses contours définiront ceux de l’archiprêtré qui lui succédera au Xᵉ siècle.

C’est bien sous le nom d’Albuca que le village du Bugue ainsi qu’une vingtaine de paroisses alentour connaîtront, à partir de l’an Mil, un essor notoire. Grâce à un couple issu de la noblesse fondateur d’une Abbaye. Elle aura les pleins pouvoirs sur toute l’étendue de l’ancienne centaine franque devenue au Xᵉ siècle archiprêtré, l’échelon territorial intermédiaire entre la paroisse et le diocèse.

PRIER ET SE DÉPOSSÉDER POUR SAUVER SON ÂME

Il faut se souvenir que dans un dernier soubresaut précédent son déclin, l’Empire romain avait basculé du paganisme vers le christianisme, du jour au lendemain. Par opportunisme et pragmatisme. Tandis que les conversions au christianisme explosaient, l’Empire, lui, risquait d’imploser, sauf à tenter de réunir ses peuples autour d’un idéal commun. La religion du Dieu unique devint en l’an 380 religion d’État. Les temples polythéistes furent détruits ou transformés en églises. Les résistants païens furent persécutés ou massacrés. L’Empire romain ne fut guère sauvé par son revirement spirituel de dernière minute. Il s’écroula malgré tout. Si bien que lorsque le Moyen Âge débute, à la fin de l’Antiquité, plongée dans la déliquescence romaine et la convalescence des temps barbares, l’Europe est littéralement à genoux.

L’Église catholique elle, au contraire, commence à bien faire son chemin et pour qu’il ne soit pas semé d’embûches, elle remet au goût du jour une pratique héritée de droit romain. Pour adoucir les mœurs et remplir troncs et cassettes, elle encourage la pratique des "indulgences". En se livrant à des pèlerinages, des mortifications et des prières, ou mieux encore en donnant à l’Église une partie de son patrimoine, les généreux fidèles peuvent parvenir à effacer intégralement leurs péchés. La possibilité de faire des dons pour s’offrir ainsi une place au paradis va séduire bon nombre de représentants de la fortunée Chevalerie.

Le portement de Croix, huile sur panneau, Jérôme Bosch, 1510-1535, Musée des Beaux-Arts de Gand
Par les expressions épouvantées des personnages qui accompagnent le Christ au Golgotha où il sera crucifié, Jérôme Bosch restitue avec maestria la peur de la damnation et des flammes de l’Enfer. Cette peur a favorisé le commerce des indulgences au Moyen Âge, celles-ci étant censées racheter les péchés des fidèles dans leur intégralité.
Le portement de Croix, huile sur panneau, Jérôme Bosch, 1510-1535, Musée des Beaux-Arts de Gand

DAME ADÉLAÏDE ET SIEUR GRIMOALD DE MONTIGNAC, FONDATEURS DE L’ABBAYE DU BUGUE

C’est dans ce contexte que Dame Adélaïde et son époux Sieur Grimoald, seigneuresse et seigneur de Montignac, décidèrent de céder, en l’an 964, les biens immobiliers qu’ils détenaient au Bugue et aux alentours, à l’abbé de Paunat et à ses moines. Parmi les manuscrits en latin provenant de l’Abbaye Saint-Martial de Limoges, cet acte de vente décisif daté de la dixième année du règne du roi Lothaire fut retrouvé par l’archiviste Jean-Léon Dessalles dans la bibliothèque impériale de Paris. Et c’est un grand bonheur de pouvoir vous en donner lecture ici.

" Moi Grimoald et Adelaïde, ma femme, aliénant d'un commun consentement, nous déclarons, au nom de Dieu, avoir vendu, d'après ce principe, à un homme appelé Guigues, abbé de Paunat, monastère de notre alleu*, dans le territoire périgourdin, dans la centaine du Bugue, dans la ville appelée Albuca, et dans une autre ville qu'on nomme Apabone, ville qui nous est échue en héritage de notre cousin Basen, tout ce que nous y avons et possédons, et que l'on sait nous y appartenir, sauf l'église de Saint-Sulpice. Nous vendons, disons-nous, au susdit saint lieu, à l'abbé Guigues, qui est aussi abbé de Saint-Salvador ou de Saint-Martial, et aux moines qui honorent Dieu dans ledit couvent de Paunat, le tout ainsi qu'il se comporte en terres, champs, forêts, vignes, prés, moulins, pêcheries et le port desservi par des bateliers, ce qui est cultivé ou à cultiver, reconnu ou à reconnaître sur les bords de la rivière de Vézère; pour laquelle vente, nous recevons de vous le prix que j'ai convenu, de mon bon gré, entre nous et vous, c'est-à-dire deux cents sols d'argent, et afin que, à partir de ce jour, vous jouissiez, teniez et possédiez et fassiez, en toute chose, ce qu'il vous plaira, sans opposition, de la part de qui que ce soit, à titre de répétition, ce que je ne crois pas devoir être fait; si nous ou aucun de nos héritiers, ou toute autre personne en ayant la mission, s'avisait d'aller contre cette vente, quel qu'il soit, qu'il encourt d'abord la colère du Tout-Puissant, et avec Datan et Abiron et Judas Iscariote, qui trahit le Seigneur, qu'il brûle à jamais dans l'enfer, et ce qu'il réclamera, qu'il ne l'obtienne pas."

* De notre "alleu" : terre affranchie de toute redevance au Moyen Âge.

Couple de canards pensifs sur les berges de la Vézère au Bugue
À défaut de pouvoir vous présenter les portraits de Dame Adélaïde et de Sieur Grimoald de Montignac qui à notre connaissance n’existent pas, je laisse libre cours à votre imagination et vous propose bien humblement l’image de ce couple uni contemplant tendrement le souvenir de l’Abbaye d’Albuca.
Le Bugue, l'Atlantide du Périgord noir
L’histoire de cette Abbaye de l’an Mil nous réserve encore bien des surprises. À sa façon, elle est encore là comme nous l’allons voir.

Ce faisant Dame Adélaïde et Sieur Grimoald déshéritent en partie leurs descendants. C’est sans doute la raison pour laquelle, afin d’éviter tout procès, mention est faite en fin d’acte de la colère du Tout Puissant qui frapperait tout contestataire impie. Comment sait-on que Dame Adélaïde, en particulier, nourrissait un désir pieu en se départissant de sa belle centaine du Bugue ? Grâce à un manuscrit rédigé au début du XIIIᵉ siècle, retrouvé dans les registres de l’abbaye du Bugue, sur lequel on peut lire ceci :

" La dame qui bâtit le Bugue avait nom Adélaïde, et elle construisit le couvent en l'honneur de Saint-Marcel (…) Elle donna ceci pour chose domaniale à Dieu et à la maison de Saint-Marcel et de Saint-Salvador, et bâtit le Luc en leur honneur (…)"

La mère supérieure et ses moniales bénédictines sachant devoir une fière chandelle à leur fondatrice et bienfaitrice, elles ne manquent pas de célébrer sa mémoire chaque année, à la veille de la Saint-Luc :

"L’abbesse doit présenter chaque année une chandelle en commémoration de l’anniversaire de Dame Adélaïde, qui bâtit l’abbaye du Bugue et donna le Luc, et la chandelle doit brûler, la nuit, devant Dame Adélaïde qui était de Montignac."

MOULINS À PRIÈRES, MOULINS À RIVIÈRES, L’UNION SACRÉE DU NOUVEAU MILLÉNAIRE !

Voici donc une vingtaine de paroisses du Périgord noir tombées entre les mains de l’Église et ce afin que soit établi dans leur chef-lieu, Albuca, un couvent de Bénédictines. À la faveur de cette mise sous cloche, austérité parviendra à rimer avec prospérité. Certes, l’ordre bénédictin est strict. Prie, lis et travaille – ora, lege et labora – telle est la règle de Saint-Benoît. Pour autant le périmètre d’une abbaye protège ses brebis. Cette bulle profite d’un statut de no man’s land. Je m’explique.

  • Les cuisiniers, boulangers, bouchers et taverniers qui appartiennent au Monastère sont soumis à sa seule loi.
  • Les meuniers, forgerons et autres hommes de l’Abbesse sont libérés de la corvée et de l’ost, c’est-à-dire dispensés de l’obligation d’aller guerroyer sous la conduite du Seigneur qui, ayant cédé ses biens, a renoncé à ses prérogatives.
  • Les sœurs, et a fortiori la prieure et la sacristaine, échappent à des mariages forcés et à des grossesses éprouvantes, dans l’exigence de mâles héritiers.

Depuis le commencement de ce nouveau millénaire, sont passées au voile puis à la profession quantité de Dames des premières maisons du Périgord. C’est en somme la seule carrière qui leur soit offerte.

Au Monastère, à leur contact, les moniales apprennent le maintien, la lecture et l’écriture et mieux encore, les rudiments de la médecine pour qu’elles puissent aller porter secours aux villageois.

Les jugements sommaires, les guerres absurdes, la violence conjugale et l’ignorance crasse in fine, on peut très bien s’en passer. Et c’est aussi ce qui fit le succès des abbayes.

La Vierge aux anges musiciens, huile sur toile, Frère François Mes (1892-1983)
© Abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques
Sur la Côte d’Opale, l'Abbaye bénédictine de Saint-Paul de Wisques a exposé, au cours de l’automne 2021, l'œuvre lumineuse du Frère François Mes, moine et artiste (1892-1983). On y entrevoit la douceur et la délicatesse que les religieuses et l’ensemble de la communauté villageoise espéraient trouver auprès des abbesses, dans les couvents qui fleurissaient partout en France au début de l’an Mil.

DES VOILES OUI, DES DRAKKARS, NON !

Les raids sanguinaires des hordes de Vikings de la fin du Xᵉ siècle hantent encore les mémoires. Au lendemain de ces temps tourmentés, les communautés religieuses représentent un havre de paix. Et si un travail harassant est le prix à payer, un bouleversement majeur va bientôt s’avérer salutaire. La providence pour ces enclaves catholiques du nouveau millénaire, c’est le développement fulgurant des moulins sur les berges des cours d’eau. Leur force hydraulique va remplacer la meule à bras ou à bestiau, une transition énergétique qui va tout changer.

LA RÉVOLUTION ÉNERGÉTIQUE DU MOYEN ÂGE : L’ESSOR DES MOULINS ET LA FIN DE L’ESCLAVAGE

L’Empire romain était resté esclavagiste, sans recherche de moyens de production alternatifs. En France, le recours aux esclaves était toujours toléré sous les dynasties mérovingiennes, encore un peu barbares sur les bords, quoique chrétiennes.

Avec la Renaissance carolingienne, une ferveur accrue confère à l’Église une place centrale dans la société. L’Église instaure alors la "Trêve de Dieu". Cette paix de Dieu vise à protéger les possessions ecclésiastiques dont le nombre s'accroît grâce à des donateurs nombreux soucieux d'assurer le salut de leur âme après la mort.

C’est ainsi que les moulins, placés à l’origine sous la coupe des seigneurs locaux, changent de mains. Au cours de la première moitié du XIᵉ siècle, de l’an 1000 à l’an 1050, dans cet élan de piété les moulins et leurs dépendances vont massivement intégrer les biens de l’Église, soit par vente, soit par donation.

Enluminure extraite de Vie et miracles de saint Louis, Guillaume de Saint-Pathus, France, XIVe siècle
Sur cette enluminure de Jean Pucelle illustrant l’ouvrage "Vie et miracles de saint Louis" écrit par Guillaume de Saint-Pathus au XIVe siècle, on peut voir à quoi ressemblaient les moulins à eau de l’époque médiévale.
Source : Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 5716 fol. 288
© Bibliothèque nationale de France
Moulin à eau, vent – Livre des comptes du Vieil Rentier (vers 1270) – Bibliothèque Royale – Bruxelles
Sur le site de la Fédération des Moulins de France, on découvre cette image qui illustre l’enquête historique de Michel Lepetit : "XIᵉ – XIIIᵉ siècle, la première transition énergétique française".
Un article paru dans le Monde des Moulins n°59 – Janvier 2017 – Source : https://fdmf.fr

Ces moulins utilisent l’énergie cinétique de l’eau, renouvelable et abondante. Toutes les berges à proximité d’autres ressources – céréales, noix, écorces de chêne, chanvre, lin, laine – s’équipent de moulins hydrauliques aux mécanismes de plus en plus élaborés et aux rendements de plus en plus élevés.

À une époque où l’alimentation est constituée principalement de céréales sous forme de pain ou de bouillie, ce progrès permettra de nourrir beaucoup plus de gens, tout en libérant une main d’œuvre qui pourra cultiver des terres jusqu’alors laissées en friche.

LES MOULINS AU MOYEN ÂGE UTILISENT AVANT L'HEURE UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE

Les Cisterciens comme les Bénédictins vont largement participer à la propagation de cette innovation technologique, à travers toute l’Europe. Leurs ensembles agricoles situés à l’extérieur des couvents deviendront de véritables fermes modèles. Il faut imaginer que le terme de "moulin" à cette époque recouvre une entité de rêve. La vente d’un moulin telle qu’elle est détaillée dans les actes anciens comprend pour le moins : un étang, un moulin composé de meules tournantes et de meules dormantes, une maison pour le meunier, des granges, des écuries et autres bâtiments, une basse- cour, un jardin, une chenevière (champ où croît le chanvre), des vignes et des prés.

Moulin aux hosties, peint en 1470, Musée d’Ulm, Allemagne
Ce "Moulin aux hosties", peint en 1470 et conservé dans les collections du Musée d'Ulm en Allemagne, utilise le même langage codé que l’Arcane 21 du Tarot de Marseille. Sur la partie supérieure de l’image, les quatre éléments sont représentés. Le feu par le lion, la terre par le taureau, l’air par l’aigle et l’eau par l’angelot. Au centre, la Vierge complète cette évocation de l’origine du Monde. Cette vierge et ses acolytes déversent du blé dans la trémie d’un moulin. Il en ressort non pas de la farine mais directement des hosties. Cette vision idéalisée illustre bien la fusion entre les communautés religieuses du Moyen Âge et leurs moulins, sources de vie dans un monde qui tourne rond.
Tarot lame 21, le Monde, Jean Dodal, XVIIIᵉ siècle
Arcane 21 du Tarot de Marseille appelée LE MONDE dans le jeu de Jean Dodal peint au XVIIIᵉ siècle.

Grâce à la force des moulins tous les besoins essentiels qui donnaient tant de peine aux populations du Haut Moyen Âge sont satisfaits. On peut en effet compter sur eux pour :

  • moudre le grain entre les meules de pierre dormante et tournante pour produire les farines des différentes céréales
  • presser les cerneaux de noix pour en extraire l’huile utilisée pour l’éclairage de chaque foyer
  • réduire en poudre les écorces de chêne pour fabriquer le tanin nécessaire pour tanner les peaux
  • broyer et teiller le chanvre et le lin pour séparer les fibres de la chènevotte et produire vêtements, draps, toiles et cordages
  • fouler la laine tissée dans la terre à foulon pour l'assouplir, la dégraisser et obtenir une étoffe souple et propre.
Le lavage des moutons au Bugue au bord de la Vézère
Si comme on le voit sur cette carte postale ancienne, le lavage des moutons avant la tonte s’est poursuivi jusqu’au XXe siècle, il ne suffisait certes pas pour assouplir leur laine et en extraire toutes les graisses. Ce sont les moulins à foulon qui ont assuré cette mission, battant les laines tissées ou non au rythme régulier des foulons entraînés par la force des cours d’eau.

Plus tard au XIIᵉ siècle, les moulins à fer et leurs gros marteaux à bascule appelés martinets, frapperont l’enclume soit pour broyer le minerai, soit pour donner une forme aplatie aux lingots. De nombreuses forges se développeront en Périgord grâce à l’abondance des gisements ferreux de surface. Dans la foulée, les moulins scieries et les moulins à papier feront leur apparition.

À la fin du XIIIᵉ siècle, on dénombre 40 000 moulins à eau installés en France, l’équivalent de 1 200 000 travailleurs.

TOUJOURS DEBOUT MILLE ANS PLUS TARD !

Ces moulins providentiels s’implantèrent naturellement et historiquement sur les rives des cours d’eau dont le débit était suffisant. Or rappelons-nous que le Ladouch est décrit dans les archives comme "un gros ruisseau qui naît d’une fontaine précieuse par l’abondance et la limpidité de ses eaux". Parmi ces moulins qui ont révolutionné l’époque féodale située entre le IXᵉ et le XIIIᵉ siècle, nous avons au Bugue un survivant qui a bravé les âges, précisément sur le cours du Ladouch.

Le Moulin de la Barde, flanqué de ses meurtrières défensives, emblématiques de l’architecture castrale du Périgord au Moyen Âge, était autrefois relié au Château de la Barde, aujourd’hui appelé Manoir. À partir du XIᵉ siècle, il fut tour à tour moulin à blé, à huile de noix, à écorces et à foulon.

À la fin du XIXᵉ siècle il deviendra même, grâce au débit décidément abondant du Ladouch, une centrale hydro-électrique dotée de deux puissantes turbines qui lui permettront d’éclairer tout le village du Bugue jusqu’en 1907.

Le Moulin de La Barde au Bugue au bord du Ladouch
Le Moulin de La Barde au Bugue, toujours bardé de son élégance médiévale, accueille aujourd’hui des amoureux du patrimoine pour des séjours au temps des Abbayes et de leurs moulins, ainsi que des résidences d’artistes.

TOUS LES MOULINS DE NOS CŒURS...

Alors qu’est-elle devenue cette fameuse Abbaye bénédictine qui a fait les beaux jours d’Albuca à partir de l’an Mil grâce à Dame Adélaïde ? Éprouvée par de nombreuses guerres de toutes sortes, l’Aquitaine connut bien des souffrances et les pensionnaires de l’Abbaye du Bugue bien des effrois. Cette honorable bâtisse fut pillée, rasée, reconstruite, déplacée et in fine… enterrée.

Vert-Vert, Fleury-François Richard, 1804 – Musée des Beaux-Arts de Lyon (A 108)
"Vert-Vert" est le titre de cette toile du peintre Fleury-François Richard. C’est le nom du perroquet qui fit les délices des sœurs de l’Abbaye médiévale représentée ici. Cette œuvre nous permet de restituer l’atmosphère des couvents de cette époque. L’Abbaye bénédictine du Bugue devait y ressembler comme une sœur. Cette toile fait partie de la collection du Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Notons qu’au moment charnière où les huguenots s’insurgèrent contre les dérives de l’Église catholique, celle-ci s’étant mise à pratiquer un commerce des indulgences aussi juteux qu’indécent, l’Abbesse du couvent du Bugue, Gabrielle du Breuil, décida de se convertir à la Religion Réformée. Elle ferma son Église Saint-Marcel et fit bâtir un Temple, dont il ne reste rien si ce n’est la Place du Temple, où il n’a plus sa place.

Son dernier sursaut, l’Abbaye le vivra sur les bords de la Vézère où le couvent sera rétabli à l’initiative de Marie-Catherine de Rocquart, nommée abbesse en 1677. On la considère par conséquent comme la deuxième fondatrice de l’Abbaye du Bugue, après l’initiatrice Dame Adélaïde.

Sur le cadastre napoléonien établi en 1818, on voit où se situait le couvent des sœurs Bénédictines du Bugue tel qu’il fut rétabli pour sa dernière mouture en 1677 au bord de la Vézère, sous la houlette de l’abbesse Marie-Catherine de Rocquart. Il est légendé sur cette carte "Emplacement de l’ancien couvent". On voit aussi où se situaient l’ancienne Église Saint-Sulpice et son Presbytère, eux aussi en bordure de rivière et, pour cette raison, tout aussi menacés par les crues de la Vézère. Nous avons légendé tous les lieux importants avant les grands travaux du XIXᵉ siècle.
Le Bugue (Dordogne, France), Le Bugue, 3 P 3 755 Archives départementales de la Dordogne

Le coup de grâce pour ce couvent rebâti au XVIIᵉ siècle sous l’actuel Royal Vézère interviendra lors des grands travaux qui surviendront au cours de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. L’axe Limoges-Périgueux-Cahors percera tout droit Le Bugue jusqu’à son nouveau pont, suffisamment élevé cette fois pour affronter les crues de la Vézère. Celles-ci ayant précédemment emporté une partie du vieux cimetière, placé il est vrai juste au bord de l’eau.

Dordogne – LE BUGUE – Le Quai de l’Hôtel de ville – Crue de la Vézère 25 mars 1912 –
Carte postale – Edition Bertrand, photo – Librairie Papeterie
Dordogne – LE BUGUE – Le Quai de l’Hôtel de ville – Crue de la Vézère 25 mars 1912
Carte postale – Edition Bertrand, photo – Librairie Papeterie
LE BUGUE – Inondations des Quais par la Vézère
Carte postale – Librairie Papeterie – Teillet
LE BUGUE – Inondations des Quais par la Vézère
Carte postale – Librairie Papeterie – Teillet

Il faut rappeler que l'ancien pont du Bugue établi à la fin du Moyen Âge avait été détruit pendant la Fronde, au milieu du XVIIᵉ siècle. La traversée de la Vézère se faisait à bord d’un bac, arrimé à un filin traversant la rivière au niveau du quartier du Port actuel.

En 1876, pour relier la nouvelle rue de Paris au nouveau pont de pierre, l’ancienne Église Saint-Sulpice et son Presbytère situés à l’Est furent arasés. Seuls subsistent, invisibles, leurs rez-de-chaussée ensevelis sous les tonnes de gravats et d’enrobés qui ont permis de surélever la nouvelle Place de l’Hôtel de Ville. Une croix de pierre indique ces funérailles architecturales sur l’actuel parapet.

Croix de pierre en souvenir de l’ancienne Église Saint-Sulpice et son Presbytère
Une croix de pierre signale l’endroit où se situaient l’ancienne Église Saint-Sulpice et son Presbytère avant les grands travaux du XIXᵉ siècle.
Lever de soleil sur Le Bugue
Lever de soleil sur Le Bugue

L’esplanade où se situe aujourd’hui le Royal Vézère fut remblayée dans un second temps, à la toute fin du XIXᵉ siècle. Ainsi, c’est elle qui recouvre les derniers vestiges du couvent de Dame Adélaïde.

Le Bugue en 1870 – Photo François BERTRAND Collection Jack Bertrand
Vous observez ici un document de tout premier ordre. Il s’agit de la plus ancienne photographie du Bugue. Elle fut prise par François Bertrand avant les grands travaux du la fin du XIXᵉ siècle . C’est grâce à cela qu’on peut y voir l’ancienne Église Saint-Sulpice et son Presbytère, aujourd’hui disparus puisqu’ ensevelis sous la place actuelle de l’Hôtel de Ville.
Plan emplacement Église Saint-Sulpice et Presbytère en 1818
Sur ce plan tracé par M. Bocquel en 1993, nous pouvons situer précisément les emplacements où se trouvent ensevelis sous l’actuelle Place de l’Hôtel de Ville l’ancienne Église Saint-Sulpice, son Presbytère et son jardin. C’est ce qui confère au Bugue le mystère d’une sorte d’Atlantide du Périgord noir.
La nouvelle Place de la Mairie du Bugue en 1900
Les beaux sites de la Vézère – Le Bugue (Dordogne) – Les Places et l’Avenue du Pont
Carte postale – Librairie Papeterie de l’Hôtel-de-Ville– F. Bertrand
Place de la Liberté et rue du Couvent au Bugue en 1900
On peut voir sur cette carte postale l’ancien Hôtel de France, aujourd’hui remplacé par le Royal Vézère. On peut voir aussi l’ancienne Rue du Couvent, non loin de la Vézère où le couvent avait été rebâti au XVIIᵉ siècle.
LE BUGUE (Dordogne) – Place de la Liberté et Rue du Couvent
Palais de la Carte postale Librairie Papeterie – J. Teillet

L’Église Saint-Sulpice que nous connaissons aujourd’hui au centre du village a pour sa part été reconstruite entre 1871 et 1876.

La nouvelle église Saint-Sulpice du Bugue
La nouvelle église Saint-Sulpice du Bugue

On pourrait dire que le dernier hommage à la fondatrice de l’Abbaye d’Albuca lui fut rendu dans les années 1970, lors de l’ouverture du fameux « Caveau de Dame Adélaïde ». La boîte de nuit du Royal Vézère ainsi baptisée fit résonner, comme on s’en doute, un tout autre son de cloches. "You can ring my bell" chantait innocemment Anita Ward aux premiers jours du disco. Une invitation qui fit assurément accélérer jusque tard dans la nuit tous les moulins de nos cœurs.

Ouvertures en ogives, vestiges de l’ancien couvent du Bugue
Il subsiste de cette ancienne Abbaye des ouvertures en ogives attribuées à l’une des dépendances du couvent.
Portail de l'ancien couvent de Dame Adélaïde au Bugue
La Rue du Couvent se trouve aujourd’hui en centre bourg, là où avait été bâtie à l’origine en l’an Mil, la première Abbaye de Dame Adélaïde. Ce porche avec clef de voûte en arc brisé en aurait été l’entrée d’origine.
Portail et restes du couvent du Bugue d’après le manuscrit du chanoine Hippolyte Brugière
Le Chanoine Hippolyte Brugière, homme de foi passionné d’histoire locale, a compulsé à la fin du XIXᵉ siècle tous les documents disponibles pour écrire à la main son œuvre monumentale intitulée : "L’Ancien et le Nouveau Périgord". Dans la partie consacrée au Bugue, il a dessiné l’ancien portail et les restes du vieux couvent. La Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir a retranscrit et publié son travail en plusieurs volumes. Son numéro Hors Série n°7 concerne les communes de l’ancien canton du Bugue. Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

Sophie Cattoire

Nous remercions chaleureusement Pierre-Lucien Bertrand qui nous a donné accès à l’ensemble de ses archives et à ses connaissances pour nous accompagner dans nos recherches exigeantes et minutieuses.


Note de l'auteur : Si je me suis attachée ici au récit de l'émergence des abbayes et de leurs moulins à partir de l'an Mil, l'entièreté de l'histoire du Bugue jusqu'à nos jours, avec compilation exhaustive des sources et des archives, est à retrouver dans le dernier ouvrage de Gérard Fayolle :
"Le Bugue, un village et ses historiens" publié par Société Historique et Archéologique du Périgord et diffusé par PLB Le Bugue.

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